Infrabel: Renouvellement de la ligne à grande vitesse « Bruxelles-France », un enjeu stratégique pour le rail européen

C’est un « bel âge » dans la vie… mais c’est un âge vénérable pour les composants d’une infrastructure ferroviaire fortement sollicitée. La ligne à grande vitesse qui – entre Halle et le village frontalier d’Esplechin – permet de relier Bruxelles à la France souffle cette année ses 27 bougies. Chaque jour, une centaine de TGV, reliant Paris, Londres ou encore le Midi de la France à notre capitale, l’empruntent à 300km/h. Ces dernières années, des signes de vieillissement sont apparus ce qui a amené Infrabel, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge, à planifier un chantier de renouvellement qui ​ s’échelonnera sur une dizaine d’années.

La première phase des travaux aura lieu cet été. Leur ampleur, et la nécessité de garantir la sécurité du personnel, ne permettant pas de maintenir la ligne en service, le trafic sera totalement interrompu entre Ghislenghien et Antoing, dans les 2 directions, du 12 août (à l’aube) au 30 août (à l’aube). Les TGV seront ainsi amenés à emprunter le réseau classique, soit via Mons (trafic de et vers Paris), soit via Ath/Tournai (trafic de et vers Londres), ce qui occasionnera une prolongation des temps de parcours d’environ 30 minutes..



Durant les travaux, les trains à grande vitesse seront déviés via Mons ou via Tournai.

Le chantier a été planifié, il y a plus de 3 ans, en tenant compte de l’organisation des Jeux Olympiques par la ville de Paris. Il sera donc entamé à l’issue de la cérémonie de clôture. Les différents opérateurs ferroviaires actifs sur cette LGV 1 (« Ligne à Grande Vitesse ») ont adapté les horaires en conséquence. Une information ciblée des clients sera lancée prochainement.

Une septantaine de techniciens au travail 24h/24 pour limiter l’impact
Les équipes techniques seront à l’œuvre en 3 poses, soit 24h/24. En 18 jours et 18 nuits, elles procèderont au renouvellement complet des composants d’une des 2 voies sur un tronçon de 17,6km, situé entre Tourpes (Leuze-en-Hainaut) et Brugelette. Concrètement, il faudra poser 35,2km de nouveaux rails, environ 30.000 nouvelles traverses et quelque 5500 tonnes de ballast (le lit de cailloux qui fait office d’amortisseur de la voie). Parallèlement, de travaux d’entretien approfondis seront réalisés, notamment le curage de bassins d’orage. Des câbles et autres composants de la signalisation seront aussi remplacés et positionnés de manière à limiter l’accès et éviter les vols. Enfin, des clôtures et des garde-corps seront renouvelés.




Au total, une septantaine de personnes, 6 grues, 5 locomotives et différents engins de chantier, seront actifs en permanence sur un chantier dont l’un des plus gros défis résidera dans la chaîne logistique mise en place. La principale base d’entretien de la ligne (le Centre Logistique d’Infrabel dit du « Coucou »), implantée à cheval sur le territoire des communes d’Ath et de Brugelette, ainsi qu’une zone technique située à Tourpes, seront au cœur du dispositif. C’est en effet à ces endroits que seront graduellement acheminées et stockées les quantités colossales de matériaux nécessaires.




Un chantier stratégique de 310 millions d’euros échelonné sur une dizaine d’années
La LGV 1 « Bruxelles-frontière française » devrait être remise à neuf d’ici 2035. Cela impliquera du travail de nuit, imperceptible pour les voyageurs, et des coupures planifiées du trafic chaque été à raison, en moyenne, d’une quinzaine de jours par an. Le budget total de ces travaux se monte à 310 millions d’euros, inscrit dans le plan pluriannuel d’investissement d’Infrabel approuvé en décembre 2022 par le Gouvernement fédéral.

Infrabel Infrabel est consciente des désagréments liés à ce chantier et met tout en œuvre pour les limiter. Car la Belgique, et son hub de Bruxelles-Midi, constituent aujourd’hui le carrefour de la grande vitesse ferroviaire en Europe grâce aux 4 lignes construites, entre 1993 et 2009, pour un montant d’approximativement 5,2 milliards d’euros :

www.infrabel.com