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MEDIAWORLD
Les Régions veulent sauver les petites lignes
Réunis en congrès à Bordeaux depuis hier, les représentants des Régions de France alertent sur l'état du réseau ferré. Et mettent la pression sur l'État.
Attention, sujet explosif ! A Poitiers, où il avait réuni ses cadres du Grand Ouest, au printemps dernier, le président de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, n'hésitait pas à se prononcer pour la fermeture de certaines petites lignes ferroviaires en expliquant que des autocars offriraient un meilleur service aux usagers à budget constant. C'est déjà ce que préconisait le rapport Spinetta remis au Premier ministre, début 2018. Il avait alors fait l'effet d'une bombe.« Il est hors de question de fermer la moindre petite ligne » Le préfet François Philizot est plus prudent. Chargé par le gouvernement d'établir un diagnostic ligne par ligne pour définir les investissements nécessaires, il participait hier au congrès de l'Association des Régions de France à Bordeaux : « Sur 9.100 km de voies ferrées transportant des voyageurs, environ les deux tiers sont menacés par des suspensions, c'est-à-dire des fermetures, ou par des ralentissements. » C'est le cas, par exemple, entre Poitiers et Limoges ou encore entre Limoges et Angoulême.
Pour sauver toutes ces lignes, l'État et les collectivités devraient mobiliser entre 15 et 17 milliards d'euros dans la quinzaine d'années à venir en sachant que l'entretien régulier du réseau coûte déjà 700 millions d'euros par an.
« Il est hors de question de fermer la moindre petite ligne, assure Renaud Lagrave, vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge des transports. Il n'y a d'ailleurs pas de grandes ou de petites lignes. Ce sont des dessertes. C'est de l'aménagement du territoire. On est là pour ça ! »
La Région s'est déclarée prête à financer la moitié du milliard d'euros de travaux à réaliser dans les dix ans qui viennent en Nouvelle-Aquitaine. Problème, l'État n'a pas bougé. La situation est identique dans le Centre-Val de Loire où le conseil régional a également voté une participation financière de 50 % pour d'hypothétiques travaux. « On attend toujours une réponse de l'État », s'agace le vice-président, Philippe Fournié, en citant l'exemple de la « toute petite ligne Tours-Loches » : « On sait que l'État veut la fermer parce qu'il y a peu de voyageurs. Mais si elle ferme, c'est 4.000 camions de céréales par an sur la route ! »
Quelles solutions ? Les trains autonomes, les trains à hydrogène et l'ouverture à la concurrence sont des pistes. Le président de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, n'est toutefois guère optimiste : « Il faut rénover 60 % des petites lignes dans les dix ans. » Or, au manque de moyens et à l'indécision de l'État s'ajoute une autre problématique : « On a un gros problème, on n'arrive pas à embaucher ! » Pour sauver le réseau existant, la course contre la montre a commencé.
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