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MEDIAWORLD
L’été n’est pas tout à fait terminé, mais la SNCF sait déjà qu’elle a fait un carton.
Il faut attendre le dernier grand week-end de retours, pour dire que tout s’est bien passé, mais on a d’ores et déjà des chiffres très intéressants.
La SNCF attendait cet été une hausse de trafic dans les TGV et les Intercités de 3% : elle a été finalement de 7%. La fréquentation dans les TER, les trains régionaux, elle, grimpe de 6%.Deux grands phénomènes expliquent cette tendance
Le succès des trains OuiGo, l’offre de TGV low cost, qui va maintenant aussi à Toulouse. Sur l'ensemble de l’année, OuiGo transportera 17 millions de voyageurs, 6 millions de plus que l’an dernier. Résultat, le prix moyen des billets vendus par la SNCF baisse légèrement, de l’ordre de 2%.
La deuxième explication, c’est le mouvement de rejet de l’avion parti de Suède. En Suédois, on dit le “Flygskam”, la honte de voler. En moins de six mois, il produit des effets visibles. Ce n’est pas qu’un truc de “bobos”.
Dans les faits, qu’est-ce que cela donne ?
Prenez le trajet Paris-Biarritz. Sur cette desserte, le train transporte plus de voyageurs que l’avion. Vers Montpellier et Perpignan, on a aussi basculé : le train est majoritaire. Vers Toulon aussi. Vers Nice, le train n’a pas rattrapé l’avion, mais il gagne deux points de parts de marché.
Les températures de juillet ont donc profité à la SNCF ?
Oui, car les clients disent vouloir mettre leurs actes en conformité avec leurs inquiétudes pour le climat. Mais la hausse des températures complique aussi la tâche du transporteur. Cet été, les rails ont surchauffé, jusqu’à 60 degrés. Les cabines de climatisation aussi.
Il va donc falloir revoir toutes les normes. En jargon de cheminot, on dit “hispaniser” les trains. C’est un des derniers chantiers que le président Guillaume Pépy lance avant son départ.
Où en est la succession de Guillaume Pépy ?
Il a annoncé qu’il partirait au plus tard le 31 décembre, après 11 ans et demi à la tête de la SNCF. Son remplacement va être le feuilleton de la rentrée.
C’est un des jobs les plus durs de la République.
Il faut préparer l’ouverture à la concurrence des TER, dès janvier, et celle des TGV dans dix-huit mois.
Il faut faire de gros investissements dans le réseau avec un budget serré.
Il faut finir de négocier la convention collective pour remplacer la fin du statut de cheminot au 1er janvier
Et, cerise sur le gâteau, préparer la réforme des retraites.
Qui s’y collera ? Emmanuel Macron choisira probablement fin septembre. Comme toujours, ce sera la surprise du chef.